
Justine Blau
Née en 1977 à Luxembourg, Justine Blau fait des études d’arts plastiques à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, puis, enchaîne avec un Masters in Sculptureau Wimbledon College of Art, University of the Arts London qu’elle obtient en 2008. L’artiste se fait vite remarquer, en 2009-10 lors des expositions Ecotone au CNA à Dudelange et en 2010 avec sa participation à Moving Worlds – Triennale Jeune Création au CarréRotondes avec des œuvres intrigantes, tant par leur réalisation technique que par le sujet, de grandes installations d’assemblages de photographies en trois dimensions posées au sol intitulées Somewhere Else.
Les œuvres de Justine Blau tendent a visualiser un ailleurs exotique, un nouveau Réel. Aussi bien par la conception de « sculptures photographiques » qui représentent des mélanges de paysages pour en créer un nouveau, que par la conception d’une imagerie destinée à encrer un lieu dans la réalité.
Master en sculpture du Wimbledon College of Art, Londres
- 2015
- The Circumference of the Cumanán Cactus, Cité de l’image, Clervaux.
- Tous les chemins mènent à Schengen, Frac Lorraine, Metz.
- Don’t Panic. A harmless exhibition, Cape, Ettelbruck
- 2014
- The adventure of a photographer, Museo Laboratorio di Arte Contemporanea, Rome
- The Project, Galerie Bradtke, Luxembourg
- The world is blue like an orange, Arendt & Medernach, Luxembourg
- 2013
- Subjective maps / Disappearances, a Little Constellation project, National Gallery of Iceland
- Los primeros emprendores, Galerie Toutouchic, Metz
- Los primeros emprendores, Centre d’Art Dominique Lang, Dudelange
- DistURBANces, – LandEscapes, MNHA, Luxembourg
- Landmark : The Fields of Photography, Somerset House, London
- Anatomicals, Bergman Berglind Gallery, Luxembourg
- 2012
- DistURBANces, MUSA, EMOP, Vienne Noorderlicht Festival, Terra Cognita, Museum Belvédère, Oranjewoud
Justine Blau décide de partir à la recherche d’images sur Internet ayant un rapport avec le voyage, la découverte de nouveaux territoires, les terres vierges, l’inconnu, mais aussi l’exotisme. Pour ce faire, elle utilise des moteurs de recherche type Google et y entre les mots voulus (îles, paradis, ailleurs). Elle imprime ensuite ces images colorées sur du papier, les re-matérialise dans le Réel, pour ensuite les assembler en sculptures de fiction. A l’exemple d’un explorateur et découvreur de nouveaux mondes à travers l’Histoire, Justine Blau se fait l’exploratrice du monde virtuel : la grande bibliothèque mondialisée où l’image est omniprésente, témoignant de sa capacité à indexer et à « ranger le monde », mais aussi à le manipuler et à le simuler. Cela rejoint l’intérêt de l’artiste pour la conception de l’étranger élaborée en Occident ainsi que la construction de l’Orientalisme au XIXe siècle, symbole du rêve et de l’étranger à l’époque romantique. De la même façon, Justine Blau crée des paysages impossibles, de nouveaux mondes imaginaires, de nouvelles réalités virtuelles, microcosmes et terra incognita, questionnant les frontières culturelles du concept de « géographie imaginaire », théorisé par Edward Saïd.
Les « sculptures photographiques » de Justine Blau se situent dans la continuité de la tradition du photomontage dans l’histoire de l’art (László Moholy-Nagy, Man Ray, Kurt Schwitters). Ce sont avant tout des constructions visuelles en relief, des passages entre nature et culture, des simulations opérées par différents procédés optiques déformants empruntés au passé : trompe l’œil, miniature, effet de panorama, jeux de perspectives.
Avec la série de caissons lumineux
(2010), répondant à une commande publique passée par la ville de Manchester pour une gare urbaine, Justine Blau s’est inspirée de la représentation de paysages exotiques épousant le principe d’affiches et de panneaux publicitaires à vocation touristique, de la vente de rêves et de voyages. Le cactus de Cumaná (Amérique du Sud), variété biologique rare d’une circonférence extraordinaire (1,54 m), fût découvert par Humboldt au XIXe
siècle. L’œuvre évoque ainsi la quête de nouveaux territoires et les explorations scientifiques, mais aussi, par extension, le Grand Tour, ou encore la naissance du tourisme moderne.
La perception du monde et le regard extérieur porté sur le village de Schengen par des non-Européens, pousse Justine Blau à créer une installation dans l’espace public pour le Kiosk de l’AICA à Luxembourg intitulée Schengenland (2011).